Au début, on se dit que l’on va rechercher ses grands-parents, ses arrière-grands-parents, découvrir d’où ils venaient, ce qu’ils faisaient… Faire cela, c’est aussi une façon de connaître la vie d’autrefois et même, parfois, de croiser l’Histoire.
Les Archives départementales de toute la France étant quasiment toutes numérisées aujourd’hui, il est donc possible de naviguer d’un département à l’autre depuis son écran d’ordinateur. Cela facilite grandement la tâche pour tous les actes antérieurs à 1902. Après cette date, il faut cependant encore se déplacer dans les mairies (voire leur écrire) pour obtenir les renseignements concernant votre famille ainsi que les innombrables “cousins” découverts au fil de vos investigations.

Le saviez-vous ?
Si de nos jours, les familles sont dispersées, souvent loin de la France, il n’en était pas ainsi autrefois où elles pouvaient rester plusieurs générations de suite dans le même village… Elles se déplaçaient parfois dans le village voisin, quelquefois deux ou trois villages plus loin… Les enfants étaient nombreux, les remariages fréquents en raison de l’espérance de vie beaucoup plus courte qu’actuellement. Les “familles recomposées” ne datent pas d’hier !
Par les mariages, en recherchant les ancêtres de toutes les épouses, leurs frères et sœurs, mais aussi leurs descendants – comme pour la branche directe dont vous descendez – vous obtenez en quelque sorte, au bout de quelques années, un véritable maillage de toute la région dont vous êtes originaires. Ainsi, vous vous trouvez en présence d’un nombre considérable et insoupçonné de “cousins”.
D’où notre idée, puisque nos ancêtres étaient natifs d’Ormes, d’appeler nos ateliers généalogiques Ormillats, tous cousins ! Ayant réuni nos deux généalogies – car nous sommes véritablement cousines – nous possédons des données sur pratiquement toutes les familles qui autrefois vivaient dans ce village.
Josiane Boulard, née Meunier
et Hélène Gorges, née Coppens

Il est bon de savoir qu’il y a des délais à respecter pour la consultation des registres d’état civil et qu’ils ont été modifiés par la loi du 15 juillet 2008.
- Pour consulter les actes de naissance et de mariage ainsi que les recensements et les actes notariés, le délai, à l’origine de 100 ans, est ramené à 75 ans.
- En ce qui concerne les archives de l’enregistrement, le délai à l’origine également de 100 ans, est lui ramené à 50 ans.
- Quant aux actes de décès et aux tables décennales, la communication en est immédiate.
Vous êtes prêts ?
Bienvenue dans le monde extraordinaire de la généalogie, à la recherche de vos ancêtres et de votre histoire !
Commencer son arbre généalogique
Il faut se connecter au site des Archives départementales du lieu d’où sont issus ses ancêtres, le livret de famille des grands-parents étant souvent fort utile pour le savoir. Tous les départements de France ont maintenant numérisé leurs archives. Pour la Saône-et-Loire, aller sur archives71.fr , sélectionner “ARCHIVES EN LIGNE” puis chercher dans “FAMILLES ET INDIVIDUS“.
- Choisir “Etat civil” et entrer le nom de la commune désirée. Avant 1793, les actes sont rédigés dans chaque paroisse par les curés : ce sont les Actes de baptêmes, mariages et sépultures, en abrégé BMS. Après la Révolution, ils sont rédigés dans les mairies et deviennent les Actes de naissances, mariages et décès, soit NMD. Dans la plupart des communes, ces actes vont généralement jusqu’en 1902.
Indépendamment des Archives départementales, certaines villes publient directement leurs archives. Ainsi, sur le site de la ville de Chalon-sur-Saône archives.chalon.fr il est possible de consulter les naissances et les mariages jusqu’en 1918, les décès jusqu’en 1945.
- Si l’on ne connait pas les dates exactes concernant ses ancêtres, il convient de consulter les “Tables décennales” qui, à partir de 1792, répertorient les naissances, mariages et décès dans l’ordre alphabétique des noms, sur une période de dix ans. Une fois retrouvée la personne recherchée, il faut ensuite consulter les registres concernant les actes à la date indiquée.
Pour les grandes villes, il est ajouté un numéro renvoyant à celui du registre, ce qui facilite beaucoup la recherche car de nombreux actes y sont évidemment enregistrés le même jour.
Comme pour les actes, les tables décennales s’arrêtent en 1902. Cependant, certaines communes en ont publié bien au-delà. C’est par exemple le cas de Baudrières où l’on peut, concernant les naissances et les mariages, les consulter jusqu’en 1942 et pour les décès jusqu’en 1952. Quant à Saint-Germain-du-Plain, toutes les tables vont jusqu’en 1942.
- “FAMILLES ET INDIVIDUS” permet aussi de consulter d’autres documents souvent très utiles :
“Recensements de population” de chaque commune, établis tous les cinq ans, à partir de 1836, sauf en 1916 en raison de la guerre.
Dès 1906, ils sont plus particulièrement intéressants, car au lieu de seulement indiquer l’âge et la nationalité des habitants, ils mentionnent l’année et le lieu de naissance de chacun. Et, en Saône-et-Loire, ils existent jusqu’en 1936.
“Registres matricules militaires” concernant les classes de 1867 à 1921. La classe se détermine par l’année de naissance à laquelle on ajoute 20.
La consultation des fiches matricules de chaque soldat permet de trouver quantité de renseignements sur celui-ci, comme ses divers lieux de résidence et surtout, en l’absence de photographie, sa description physique.
“Enregistrement“, puis “Tables des successions et absences, contrats de mariages et testaments” permettent de retrouver ces actes, consultables gratuitement, après un délai de 50 ans. Si les tables le sont en ligne, pour voir les actes eux-mêmes, il faut se rendre, avec les références indiquées, en salle de lecture aux Archives départementales de Saône-et-Loire, situées place des Carmélites, à Mâcon.
Lire attentivement un testament, une donation ou un acte de succession permet de retrouver tous les membres d’une famille lorsque certains sont partis s’installer loin de leur village d’origine.
Par exemple, les Chetaud actuels ont été des Chetot, Chetaut, voire des Chateau ou, pour reproduire la prononciation en patois, des Jto ou des Gto !
Les Meunier ont souvent été des Munier, Musnier, Mugnier, les Veau, des Veaux mais aussi des Viau ou des Viaux, de même que les Marceau, des Marsaut ou des Marciau (avec ou sans x à la fin…), tandis que les Père sont parfois devenus des Pair, voire des Payre.
Les exemples sont infinis… L’orthographe des noms de famille n’a été fixée qu’à la fin du 19e siècle. Les premiers livrets de famille ont été créés en 1877 à la suite de la destruction de l’état civil de Paris et des communes de la Seine, lors de l’incendie des bâtiments publics en 1871, durant la Commune.
La loi du 5 avril 1884 en rend obligatoire la délivrance dans chaque mairie de France. Ils sont alors établis en prenant les noms indiqués sur les derniers actes d’état civil réalisés dans la commune où demeurent les familles des époux.
En résumé, on peut donc être cousins sans que son nom soit toujours écrit de la même manière !
Il existe des sites en ligne sur lesquels beaucoup de généalogistes amateurs publient leurs recherches tels Geneanet, Filae… Si la plupart des généalogies sont parfaitement fiables, d’autres comportent parfois des erreurs, aussi vaut-il mieux tout vérifier plutôt que de recopier !
Pour certaines recherches, il existe des sites plus spécialisés, notamment :
- geneanet.org , pour retrouver des soldats ayant fait partie de la Grande Armée de Napoléon
- memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr , site du ministère des Armées, pour les soldats de la Guerre de 1914-1918 et de toutes les autres guerres
- servicehistorique.sga.defense.gouv.fr , site également du ministère des Armées, pour les prisonniers de la Guerre de 1939-1945
- deces-en-france.fr , pour les personnes décédées en France après 1970
Bien d’autres sites peuvent également être utiles pour toutes sortes de recherches particulières, mais nous ne pouvons pas tous les citer ici.
Enfin, pour terminer, si l’on peut débuter tout simplement avec du papier et un crayon, il est conseillé de se procurer un logiciel de généalogie allant au-delà de 500 noms, car ce nombre est très rapidement dépassé dès lors que l’on s’intéresse à toutes les branches de sa famille !
Reconstituer l'histoire de sa maison
Certains d’entre nous souhaitent aussi reconstituer l’histoire de leur maison familiale. Les Archives départementales, toujours grâce à leur site archives71.fr permettent de réaliser cette recherche depuis l’année 1781, en restant dans “ARCHIVES EN LIGNE”.
Pour cela, il faut consulter la rubrique “ESPACE ET TERRITOIRE” qui donne à voir deux documents importants pour le village d’Ormes :
- “Cartes, plans et autres documents iconographiques“, pour accéder au “Terrier”, inventaire foncier d’Ancien régime et, de fait, ancêtre de notre actuel cadastre. Peu de villages ont le privilège d’en posséder un, mais Ormes fait partie de ceux-ci.
Ce terrier, établi à la demande du marquis de Vergennes, commence par la liste de tous les lieux-dits d’Ormes, suivie des “PLANS GÉOMÉTRIQUES DE LA TERRE DE VERGENNES LEVES EN 1781”. A cette époque, le village d’Ormes, érigé en Seigneurie, se nommait “Vergennes-sur-Saône” et bien des habitations existant de nos jours y figurent déjà.
De plus, tous les noms des propriétaires des bâtiments et des terrains sont indiqués sur chaque plan, source précieuse pour savoir où demeuraient ses ancêtres à cette époque.
- “Cadastre du XIXe siècle“, dit Cadastre napoléonien, établi suivant les communes, vers 1828-1835. Pour Ormes, il est réalisé en 1835 et divise le village en 4 sections A, B, C et D, telles qu’elles existent encore actuellement avec un numéro de parcelle attribué nominativement à chaque propriétaire. On y trouve les habitations et les terrains avec leurs affectations, tels jardin, pré, terre, pâture ou… broussailles ! Les numéros de certaines parcelles changeront seulement lors du remembrement réalisé au milieu du 20e siècle.
Si la version de 1835 est en ligne, il faut cependant se rendre en salle de lecture aux Archives départementales situées, comme nous l’avons déjà mentionné, rue des Carmélites, à Mâcon, pour consulter l’évolution du cadastre tout au long du 19e siècle. Cela permet de retrouver les propriétaires successifs et aussi de découvrir la date de fin de construction d’une maison, par la mention des impôts à régler…
Le cadastre en vigueur de nos jours se trouve, lui, dans chaque mairie mais il est également visible sur le site officiel cadastre.gouv.fr en inscrivant le nom de sa commune.
Bonnes recherches à tous ! Avec un peu de patience, il est possible à chacun de retrouver la trace de tous ses ancêtres et d’imaginer leur vie, que ce soit à travers leurs familles, leurs métiers ou leurs lieux de résidence.
Tout cela forme la petite histoire, bien sûr, mais plus souvent que l’on ne l’imaginerait, celle-ci se fond dans la grande Histoire.